Podium découvert, écoles, classes de neige et tutti quanti…

Soyons clairs : ce n’est pas les faits en eux-mêmes qui interpellent – un podium sans toit et un quart d’heure de pause pendant l’averse – mais plutôt qu’ils soient devenus un prétexte pour mettre en cause publiquement la municipalité… Pourtant, le temps n’est pas si éloigné où les délégués des parents d’élèves se devaient d’être disciplinés, presque dociles et même  » prêtaient allégeance  » à la municipalité. C’était en 2006, il y a donc dix ans pile.

Au départ, un compte-rendu somme toute ordinaire d’un conseil d’école de mi-novembre. Les classes de neige sont évoquées : les enseignants de l’époque critiquent le site choisi depuis des années par la municipalité : éloigné (Alpes du Sud) et long pour s’y rendre en train, domaine skiable trop réduit et manquant fréquemment de neige car à l’ubac. Ils proposent de changer pour un endroit plus au nord et plus accessible en venant du Nord, d’y aller en bus et d’emmener des animateurs sainghinois qui encadreraient constamment les enfants. Bref, pas de quoi fouetter un chat! Quelques reproches mais aussi des propositions, approuvées par tous les participants à ce conseil. Compte-rendu photocopié et distribué à tous les élèves de la dite école. Fin du premier acte.

Et c’est là que ça se corse. Deuxième acte 10 jours plus tard. M. le Maire et ses deux adjointes s’en prennent violemment au directeur de l’école dans une lettre envoyée à l’inspecteur d’académie ainsi qu’aux représentants des parents d’élèves, le mettant en cause à de nombreuses reprises, le menaçant de ne faire participer à ces classes de neige que des enseignants « motivés », l’accusant de faire passer ses propres choix avant l’intérêt des élèves.

Et le même directeur, dans une 3e manche, de s’excuser platement dans un courrier transmis à la municipalité ainsi qu’aux délégués des parents d’élèves. Il fût contraint d’endosser le rôle de bouc-émissaire puis de battre sa coulpe publiquement dans un 2ème compte-rendu transmis aux parents où les cinq lignes problématiques avaient été effacées.

Et , épilogue, quelques uns de ces parents d’élèves présents à ce conseil d’être convoqués dans le bureau du 1er magistrat pour une remontée de bretelles en bonne et due forme, le doigt sur la couture du pantalon étant exigé. Et deux d’entre eux de démissionner dans la foulée de cet organe décisionnel qui se devait d’être aux ordres de la municipalité.

Que penser de cette péripétie? Sinon qu’on peut douter ce que l’on lit par ailleurs  » tout se passait à la perfection avec l’ancienne municipalité « ? Que celle-ci agissait parfois de manière autocratique avec les assos qui ne rentraient pas dans le rang et qui osaient bien timidement rendre compte de critiques? Qu’il fallait évidemment ne pas tout dire, se censurer sous peine de risquer l’humiliation? Qu’il ne faisait pas bon avoir une voix discordante et se conformer à une forme de bien-pensance dictatoriale? Et, tout de même, marque de respect de tous vis-à-vis de l’élu donneur de leçons, il ne serait jamais venu à l’esprit de l’accuser d’être vichyssois et encore moins de le représenter sous les traits du maréchal Pétain…

Vilipender à tout bout de champ en privé dans un premier temps, en public désormais, cela n’élèvera certainement pas le niveau mais au contraire réduit le débat à une bassesse bien peu démocrate. Un seuil a encore été franchi : que n’aurait-on pas dit ou écrit si le contraire s’était produit? Si un élu avait critiqué la structure organisatrice devant plusieurs centaines de personnes? Je vous laisse vous forger votre opinion…

 

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